des gens de gauche rallient Nicolas Sarkozy sous pretexte qu’il est le seul à proposer des solutions crédibles aux problèmes actuels

J’ai décidé de m’investir en politique pour rendre service à mon prochain, pour me mettre au service de mes concitoyens. J’ai choisi la gauche, parce que les valeurs de gauches sont les miennes : solidarité, entraide, soutenir ceux qui en ont le plus besoin. Je suis tout de même un réaliste, on peut être de gauche, et être réaliste. Il est nécessaire d’être réaliste si on veut être crédible, si on veut que ses mesures soient acceptées par nos concitoyens.

Je sais, je suis conscient que le parti politique auquel j’appartiens a failli lors des échéances électorales récentes. Que le projet qu’il a tenté de faire passer à nos concitoyens n’était pas assez concret, n’était pas assez crédible pour recevoir l’adhésion des électeurs. Ma volonté aujourd’hui est de faire évoluer mon parti, est qu’il devienne réaliste, qu’il oublie les mesures gauchistes qui ne font plus réver personne car, nos concitoyens le savent, elles ne sont pas réalistes. Pourtant, vouloir une gauche réaliste, ne signifie pas se tourner vers la droite. Une gauche réaliste c’est promouvoir la solidarité pour ceux qui en ont le plus besoin tout en préservant les finances publiques, en l’imposant aux plus favorisés qui auraient tendance à l’oublier car inutile pour eux. Je crois encore en l’opposition droite/gauche, en l’opposition de deux visions de la société : l’individualisme, sans que ça soit préjoratif, c’est-à-dire croire en l’individu, en sa responsabilisation, de l’autre, la solidarité, le soutien aux plus faibles. Surement que la solution idéale se situe entre ces deux visions (est-ce le centre ?), mais il y en a une qui doit primer sur l’autre pour la cohérence des propositions. Etre de gauche, bien sûr, c’est privilégier la solidarité. A titre individuel, c’est la solidarité par le monde associatif, mais aussi dans les petits gestes quotidiens. A titre collectif, c’est la solidarité de l’Etat, l’utilisation des finances publiques.

La question est donc, comment privilégier la solidarité avec un président qui prone la « responsabilisation » à tout crin, qui veut avant tout mettre les gens devant leurs responsabilités en commençant par les plus défavorisés ? Quitte à utiliser la repression ? Voilà pourquoi le projet, le programme du président de la république est résoluement de droite. Pourquoi pas ? il a été élu sur ce programme.

Mais comment peut-on se responsabiliser quand on chercher à se loger, à se soigner, voire même à se nourir ? Comment peut-on demander aux plus défavorisés de faire des efforts, sur la santé par exemple par la franchise médicale, alors qu’aux plus riches sont faits des cadeaux fiscaux. On pourrait penser que ces cadeaux fiscaux seraient porteurs de croissance, mais même les plus grands économistes disent que ça sera sans impact sur l’économie. Un malade n’est jamais malade volontairement, se responsabiliser n’a donc pas de sens. Surement qu’il y a des abus, il faut les combattre par des contrôles renforcés, ne serait-ce que pour la crédibilité et la justesse du système mais aussi son financement.

Je voulais juste dire que les mesures prises par le gouvernement soient réellement de droite. Une fois encore, ce n’est pas un reproche puisque c’est la volonté des électeurs. Que le président ensuite souhaite « ouvrir » son gouvernement à des gens de tous bord politique, pourquoi pas, il est dans son rôle de rassembleur. Là où je suis en désaccord, c’est sur la décision de certains d’accepter d’y participer. comment peut-on être de gauche et « cautionner » une politique aussi fortement à droite ? Surtout qu’il ne s’agit pas d’une surprise, la campagne de NS n’a pris personne en traître. Je n’y vois que des ambitions personnelles, et pour ceux n’ayant rien à gagner, la prise dans l’engrenage d’un engagement auprès de ces personnalités.

Enfin, tout ceci me paraît malsain. La démocratie a besoin d’opposition, de la diversité d’opinion. Vouloir la supprimer comme tente de le faire le président de la république et que surtout tant de gens y répondent est inquiétant. Rejoindre le pouvoir sous prétexte que c’est le seul qui propose des mesures réalistes est destructeur pour la diversité. La gauche ne peut elle pas elle aussi faire des propositions réalistes sans pour antant se fourvoyer avec la droite ? C’est l’impression que cela donne mais, en ce qui me concerne je suis sûr du contraire…

Gwen Écrit par :

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