Pour la deuxième fois de ma vie hier, j’étais en grève. Je suis allé manifester dans les rues parisiennes en compagnie de mes camarades syndicalistes de la CFDT et de la CGT.
Le mot d’ordre était « respect ». En effet, la cause principale de cette manifestation était de montrer au gouvernement que nous n’étions pas d’accord avec sa manière de faire, c’est-à-dire imposer ses vues, ses lois sans même en discuter avec les principaux concernés.
Les deux syndicats qui appelaient à la grève ont montré lors de la négociation sur la représentativité (changement des règles de représentativité syndicale dans les entreprises pour plus d’équité) qu’ils pouvaient être constructifs et conciliateurs.
Pourquoi d’un seul coup le gouvernement a-t-il fait volte face dans la méthode ? A-t-il été remis sur sa droite par sa majorité parlementaire?
En tout état de cause, la lutte qui continue n’a qu’un seul but : faire reconnaître la démocratie sociale. Mais c’est quoi la démocratie sociale ? Dans un billet précédent (sur la démocratie participative), j’en avais déjà un peu parlé. Il s’agit de prendre des décisions avec des partenaires représentants légalement une catégorie de personne, les travailleurs dans ce cas, et en particulier les salariés. Les discussions tripartites doivent avoir lieu : les syndicats de salariés, les syndicats de patrons et le gouvernement. La démocratie sociale c’est laisser toutes libertés aux partenaires sociaux de décider en commun accord sur tout ce qui les concerne.
Bien sur, la démocratie sociale impose des partenaires sociaux responsables et qui jouent le jeu de la conciliation. Le MEDEF avec Parisot semble vouloir prendre le pas. De même, dans les syndicats de salariés, la CFDT (depuis longtemps) et la CGT (depuis moins longtemps) se sont engagés dans cette voie. Il devient alors possible de faire des compromis où tout le monde peut en sortir gagnant. (les autres syndicats de salariés sont trop peu représentatifs donc n’ont pas voulu de ces nouvelles règles tout simplement pour défendre leur chapelle).
Une première étape avait été franchie par le gouvernement de Villepin lorsqu’il avait fait une loi imposant la consultation des partenaires sociaux lors de modifications du droit du travail. Le problème de cette loi c’est qu’elle n’est pas respectée trop régulièrement. La manifestation d’hier en est la conséquence.
C’est pour reconnaitre cette démocratie sociale que je me bats, que je milite. C’est pour cette raison que je me définis comme un social-démocrate. Il faut faire confiance à l’intelligence collective avec des groupes représentatifs et légitimes, et quoi que de plus légitime que le vote ?