Avant tout je tiens à rappeler que je suis très impliqué à la FCPE première fédération de parents d’élèves de France, du département et de la ville de Nanterre. L’éducation est donc un sujet qui m’importe au plus haut point, et pas uniquement celle de mes enfants mais celle de tous les enfants car elle conditionne leur vie et leur épanouissement en tant qu’être humain et citoyen.
Le gouvernement du nouveau président a décidé de donner le choix aux communes de revenir sur la réforme de 2012 sur les rythmes scolaires en école primaire (maternelle et élémentaire), c’est à dire, la possibilité de revenir à une semaine de 4 jours d’école contre 4,5 depuis 2012.
Le choix de revenir au 4,5 jours était étayé de nombreuses analyses scientifiques, d’expériences de nos voisins européens (aucun n’est à 4 jours). La justification scientifique n’a jamais été remise en cause. Toutes les études montrent la nocivité des 4 jours pour les enfants en particulier ceux des milieux populaires qui sont les premières victimes de temps d’apprentissages plus concentrés. Ces études démontrent qu’ils faut moins d’heures d’apprentissage par jour et davantage de jours de classe.
Le ministre de l’éducation nationale lui-même, avant d’être ministre, n’était pas pour un retour aux 4 jours. Ceci est d’ailleurs logique, tout décideur normalement constitué, qui prend des décisions sur une base d’éléments factuels et cartésiens et qui ne s’intéresse qu’à l’intérêt général, ici en l’occurrence la réussite scolaire pour tous les enfants, ne pourrait prendre une décision de retour aux 4 jours de classe par semaine.
Mais alors pourquoi une telle décision?
Une décision politique (et financière) avant tout. Ce choix de passage aux 4,5 jours a un coût, et ce coût est resté à la charge des communes. En effet, la diminution du nombre d’heures par jour a été compensé par des activités périscolaires qui sont à la charge des mairies. Celles ci décident ensuite de la manière dont elles le facturent aux familles.
Pour aider les communes à la mise en place, l’état donnait une aide mais pour une durée hélas limitée.
De nombreux maires ont donc exprimé leur désaccord sur cette réforme est ont même mis une certaine mauvaise volonté à l’appliquer.
Pour faire plaisir à ces maires (dont par exemple Gérard colon qui était maire de Lyon, proche s’il en est de notre président de la république).
C’est donc pour des raisons essentiellement économiques que l’on sacrifie l’éducation de nos enfants. Bravo la priorisation…
Pourquoi beaucoup de parents sont pour le retour à la semaine de 4 jours?
Ça c’est une bonne question que je me pose tous les jours.
J’entends parfois que des parents voudraient pouvoir se lever plus tard le mercredi (en tout cas ceux qui restent à la maison pour s’occuper des enfants). Là il s’agit donc de l’intérêt du parent, pas celui de l’enfant…
J’entends que «les enfants sont plus fatigués», c’est très subjectif ça. Comment mesure t on la fatigue d’un enfant de manière objective?
Les petits français seraient ils donc si différents des enfants des pays voisins qu’ils ne supporteraient ce rythme? Ne serait ce pas plutôt 12 semaines d’affilé sans vacance qui seraient la cause de cette fatigue (là où 7 ou 8 sont préconisées)?
Car c’est cela le débat qu’il faudrait plutôt aborder, et le ministre y est plutôt favorable, le rythme dans l’année : des alternances régulières vacances/périodes scolaires de 2 semaines/8 semaines et des grandes vacances de 6 semaines, pas forcément l’été d’ailleurs… Mais là encore, les lobbies du tourisme feront ils la loi?
Dans tous les cas, ce sont les enfants qui font les frais de ces débats d’adultes et ils sont si peu pris en compte…
Une société qui ne tient pas compte en priorité de ses enfants est une société injuste.
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