à l’UMP point de commentaire

Ce soir, étant décidé à parcourir un champ assez large de blogs et sites nanterriens je me suis retrouvé sur celui de l’UMP Nanterre. J’ai commencé à me promener dans les articles…

… et j’en ai trouvé un sur le pouvoir d’achat des Nanterriens qui serait baissé parce que la mairie a augmenté les tarifs municipaux de 1,6% (au passage vu le niveau de l’inflation, tant que le taux en question est inférieur à cette inflation, pour moi, ce n’est pas une hausse mais un maintien des tarifs, et peut-on me rappeler qui était le président du pouvoir d’achat ?). Un autre article était un communiqué sur le temps de cotisation indiquant qu’il était scandaleux de refuser l’augmentation de la durée de cotisation même sous prétexte que l’emploi des séniors était très faible.

A ce moment-là, en tant que syndiqué et élus du personnel dans mon entreprise, je n’ai pu résister à l’envie de mettre un commentaire, fonctionnalité proposée par le site de l’UMP nanterrien. Je tape mon looonnng texte et hop, une erreur technique. Je trouvais surprenant qu’aucun commentaire n’était posté sur ce site, maintenant j’en connais la cause. Je vous assure qu’il n’y a rien de plus frustrant!

Je n’irai donc pas jusqu’à penser que c’est de la sensure puisque c’est un beau message technique qui apparait (même si aux élections municipales ils ont fermé les commentaires sur leur site de campagne probablement parce que les commentaires n’allaient pas dans leur sens : on peut s’imaginer tout ce qu’on veut comme raison puisqu’ils n’ont pas expliqué la cause de cet arrêt).

Je vais donc remettre en substance ce que je voulais mettre dans mon commentaire.

En 2003, la CFDT a signé l’accord sur les retraites (en se mettant à dos les autres organisations syndicales et même une partie de ses adhérents) parce qu’elle l’estimait correct et qu’une contrepartie lui avait été promise : la négociation sur la pénibilité du travail. Hors depuis cette période, les négociations sont au point mort. Le patronat semble refuser purement et simplement d’aborder ce sujet.

Aujourd’hui l’UMP de Nanterre dans son communiqué précise « Simplement, ils (les syndicats) sont aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de soutenir le plan que le gouvernement engage de manière concomitante avec l’allongement de la durée de la cotisation pour que les seniors ne soient plus poussés vers la sortie. » Les syndicats refusent l’allongement de la durée de cotisation TANT QUE rien ne sera trouvé pour les seniors. Et ceci me parait normal. Comment s’autoriser à augmenter la durée de cotisation tant qu’on ne sait pas dans quelles conditions nous effectuerons nos dernières années de travail ? On ne va pas se tirer une balle dans le pied avec des retraites « partielles » (car durée de cotisation trop longue par rapport à une carrière trop courte) parce que ce gouvernement aura fait une promesse qu’il n’aura pas tenu comme en 2003 (avec un certain Fillon).

Que le gouvernement montre sa bonne volonté, qu’il ouvre des négociations sur le travail des séniors, et lorsque quelque chose sera fait sur ce sujet, les syndicats pourront envisager l’allongement de durée de cotisation.

Puis s’ils vous plait, messieurs dames de l’UMP de Nanterre corrigez vos problèmes techniques, afin que même sur votre site, la démocratie et la critique puissent se faire sans message d’erreur technique…

Gwen Écrit par :

4 Comments

  1. Vincent
    26 mai 2008

    L’augmentation des tarifs municipaux est une espèce d’hyre de mer, sujet qui revient chaque année avec son lot de populisme.
    En fait, ce sujet est une vraie mère juive : soit on les augmente, et alors on est accusé de rogner le pouvoir d’achat ; soit ils n’augmentent pas et donc on est de mauvais gestionnaire qui dilapidont l’argent puisque la participation municipale aux activités doit augmenter (car inflation il y a).
    Le vrai problème, c’est de donner une logique politique à une augmentation qui ne correspond mêmùe pas à l’inflation. Elus dans le précédent groupe socialiste, nous avions réclamé sans cesse une signification politique à ces hausses de tarifs mais le maire-adjoint aux finances (Gérard) s’est toujours contenté de réponse technique. Décevant.
    A quand une vrai politique tarifaire à Nanterre ? Il faut pour cela une vraie politique de service au public nanterrien. Vaste sujet de réflexion.

    Et ça s’écrit : censure (attention).

  2. Gérard
    27 mai 2008

    le cas des retraites est emblématique sur la manière dans la droite a amené le PS à discuter de ce dossier:
    depuis le début des années 90, s’organise la destruction systématique des systèmes de retraite par répartition en France. Non seulement cette destruction met à mal les acquis sociaux mais elle est l’occasion d’une énorme campagne de désinformation.les contres réformes se sont succédées : Balladur en 1993 contre les retraites du secteur privé, Fillon en 2003 contre celles du secteur public, Fillon en 2007 contre les régimes spéciaux et maintenant contre tout le monde.Il y aurait aujourd’hui 4 retraités pour 10 actifs cotisants. Dans 40 ans il y aurait 7 retraités pour 10 cotisants, l’augmentation sera donc de 3/4, selon la droite notre systèmes de retraites par répartition ne serait plus viable.mais ne pas comparer l’accroissement de la charge pesant sur les actifs avec l’augmentation de leur productivité constitue une imposture. Il suffit d’une augmentation de 1,4% de la productivité par an pour que celle ci soit supérieur au rapport retraités / actifs. Il suffit donc d’une augmentation très faibles mais continue des cotisations sociales pour que l’équilibre soit économiquement possible. Or le patronat et le gouvernement de droite n’entendent jouer que sur 2 leviers :
    1- l’augmentation de la durée de cotisation (de 37,5 à 42 ans, et de repousser l’âge de la retraite à 63 ans)
    2- la baisse du niveau des pensions

    les réformes en cours dégraderont la situation des retraités parce que peu de salariés pourront réunir 40 ans de cotisations et parce que le niveau des pensions est définitivement déconnecté de l’enrichissement de la collectivité.
    Il faudrait donc augmenter les cotisations sociales dont la plus grosse partie serait à la charge de l’entreprise puisque par ailleurs les salaires directs sont bloqués.
    Le niveau d’exigence de la rentabilité du capital a déplacé de 8 % la richesse produite de la masse salariale vers les profits. Il faut aussi arrêter les exonérations de cotisations patronales (26,8 milliards € soit 1,4 % du PIB). Il faut aussi augmenter l’assiette des cotisations à l’ensemble de la valeur ajoutée.

    en conclusion, la droite en réduisant le périmètre de la protection sociale veut élargir celui des compagnies d’assurances et des fonds de pension privés et ainsi drainer une épargne supérieure vers les marchés financiers ; or les systèmes de retraites par capitalisation n’engendrent aucune valeur supplémentaire, ils ne font que répartir vers les plus riches celle produite par les actifs.

    de tout ce que je viens de dire , lorsque le PS décide de discuter des modalités de la réforme, il devient gestionnaire c’est à dire qu’il perd ses valeurs de gauche et devient social démocrate, CQFD

  3. 27 mai 2008

    La démonstration est intéressante Gérard. Mais vous oubliez qq chose dans votre dernière phrase : un parti social-démocrate est un parti de gauche, moins à gauche que le PC certes, mais à gauche tout de même. Mais bon, on est toujours à la droite de quelqu’un… pour revenir sur le fond, tout ce que vous dites est vrai, sauf que nous sommes dans une économie mondialisée. Pour que nos entreprises restent concurrentielles, on ne peut augmenter indéfiniment les cotisations. De plus, on vit de plus en plus vieux. A 60 ans aujourd’hui on et dans un bien meilleurs état qu’à 60 ans d’antant (attention je ne parle pas des métiers dits pénibles qui sont à part et doivent être traités différemment). Travailler plus longtemps ne me choque pas. Alors oui il faut élargir l’assiette des cotisations (pourquoi pas sur les profits des entreprises), oui il faut arrêter les exonérations de cotisations patronales, ou du moins les rendre plus contraignantes, mais attention, il y a des contraintes qu’il ne faut pas oublier, nous ne sommes pas seul dans l’univers, et c’est ça qu’on a tendance à un peu trop oublier

  4. joelle (opinion-citoyenne.com)
    27 mai 2008

    Gérard dit :"de tout ce que je viens de dire , lorsque le PS décide de discuter des modalités de la réforme, il devient gestionnaire c’est à dire qu’il perd ses valeurs de gauche et devient social démocrate, CQFD"

    Vous vous inspirez peut-être du billet publié sur le blog de Jean Michel Apathie, lequel n’est pas vraiment un homme de gauche.
    Le débat portait sur la phrase choque de Delanoé dans son livre audace "libéral et social ". Il disait la chose suivante : ""S’ils définissent un projet économique global qui se différencie de l’économie de marché, alors oui, ils pourront se dire socialistes. S’ils formulent, problème par problème, des réponses aux difficultés que nous connaissons, alors ils seront autre chose, qu’ils le définissent eux même,".

    Et vous gérard, même si vous n’êtes pas socialiste, vous dites que nous sommes des sociaux démocrates, des gestionnaires, puisque nous négocions chaque dossier séparément.

    Le terme social démocrate ne me gêne pas, car c’est ainsi qu’un grand nombre de socialistes se définissent aujourd’hui.
    Les socialistes peuvent-ils aujourd’hui se différencier de l’économie de marché ? la réponse sûrement pas.

    Ce modèle économique a échoué partout où il a été mis en place. La mondialisation des économies, nous a poussé à changer notre projet de société.
    Alors comme le dit Apathie, nous ne sommes peut-être plus que les héritiers de ce socialisme là et non plus ses représentants.
    Nous sommes peut-être aussi devenus des gestionnaires. Et alors!

    Je pense qu’il nous faut répondre aux défis de la société en apportant des réponses concrètes et des solutions viables (travail, compétitivité, retraite, devt durable, nation, immigration…).
    Et nous ne devons pas avoir honte d’avancer des idées nouvelles.

    C’est peut-être aussi cela qui nous différencie, Gérard..

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