Mois : juillet 2009

4 juillet 2009 / Syndicat
3 juillet 2009 / au parti socialiste

Du blog de Pierre Moscovici

Commençons d’abord par une définition négative. « Besoin de gauche » n’est pas un courant de plus au Parti socialiste. A l’origine, c’est le titre d’une contribution, lors du Congrès de Reims, dont j’étais le Premier signataire, et qui militait, entre autre, pour un Premier secrétaire non candidat à la Présidentielle, pour un programme de travail du Parti, sur une ligne réformiste et européenne, pour des primaires ouvertes. Cette contribution rassemblait l’essentiel de « Socialisme et démocratie » – les amis de DSK – « Rénover maintenant » avec Arnaud Montebourg, elle avait vocation, avec Martine Aubry et « la ligne claire » de Gérard Collomb, Jean-Noël Guérini et Manuel Valls, et sans hostilité de ma part envers quiconque, a être la colonne vertébrale d’une majorité sociale-démocrate au Parti socialiste. On sait ce qui est advenu : le démantèlement volontaire, à la Rochelle,de cette contribution, qui avait pourtant rassemblé une foule considérable et enthousiaste, notre dispersion, l’échec du Congrès de Reims. « Besoin de gauche » n’est pas un courant, parce qu’elle n’est pas devenue une motion : elle est le rassemblement de ceux qui, avec moi, ont voulu prolonger la démarche. Mais cette association n’est pas non plus une « écurie présidentielle ». Il ne s’agit pas de promouvoir une candidature à l’élection présidentielle, dont la déclaration serait prématurée, tant l’échéance est lointaine, la situation politique incertaine, l’intérêt général encore difficile à incarner et même à discerner. J’ai dit ma disponibilité, je n’ai affirmé aucune certitude, je ne demande aucune fidélité aveugle, je revendique simplement la capacité à animer une famille de pensée. Celle-ci n’est ni un soutien sans réserve de la direction du Parti socialiste, ni un bâton dans ses roues. Nous n’avons pas, collectivement, pris parti lors du vote sur la Première secrétaire, les uns et les autres ont fait des choix différents, mais nous pensons tous que ce Congrès a été une occasion manquée. Notre attitude, la mienne, sont connues : loyauté au Parti, solidarité avec son action, liberté de ton et de pensée. Nous ne sommes là ni pour promouvoir une ambition, ni pour entraver une démarche collective, moins encore pour comploter ou déstabiliser ce Parti fragile.