Que ça peut paraître prétentieux d’écrire une chose comme ça !
Une discussion sur une liste de diffusion sur l’April (cf la gauche de la page) suggérait de créer une liste pour les Européennes dédiées au Logiciel libre, pouvant rassembler des gens de tout bord politique.
J’ai donc répondu la chose suivante (et tentant d’être le plus objectif possible) :
Ce n’est pas parce qu’on peut se retrouver sur certains points (les logiciels libres, hadopi, etc…) qu’on peut se retrouver sur l’essentiel (même si l’essentiel sur cette liste de diffusion sont les logiciels libres, mais je parle d’une vision de la société, du rapport entre les êtres humains)
Au risque de jouer caricatural, voire trollesque* , je vais rappeler quelques éléments que je trouve fondamentaux :
- la gauche : c’est le groupe, le collectif, et la solidarité dans le groupe
- la droite : c’est l’individu, la responsabilité individuelle.
Donc en partant de l’extrème gauche jusqu’à l’extrème droite, on part de l’importance du groupe très forte (trotskisme où seul le groupe compte) jusqu’à l’individualisme très fort (au point que l’autre est le danger : le racisme). Entre les deux, il y a toutes les nuances que représentent les partis que l’on connait. Ainsi, en partant de la gauche vers la droite :
- NPA : le groupe (les travailleurs, les ouvriers…) contre l’individu (le patron)
- PCF : idem mais en moins radical
- PdG (parti de gauche) : L’état, seul salut pour les plus démunis, et rien d’autre ne compte
- PS : très large mais ça part de l’état tout puissant (ceux qui n’ont pas encore rejoint le PdG) jusqu’à l’intelligence collective des individus pour le bien du groupe (sociaux démocrates)
- Modem (centre) : équilibre « parfait » entre les besoins du groupe (solidarité, règles…) , et les besoins individuels (sécurité, émancipation…)
- Nouveau centre – UMP (je les mets ensemble car je n’ai pas encore vu la différence) : C’est comme le PS, c’est très large mais ça part des « conservateurs » très attachés à l’état providence mais uniquement en soutien des plus démunis en laissant une grande liberté à ceux qui savent se débrouiller aux plus libéraux, qui ne veulent pas d’état, et veulent laisser les gens se débrouiller, en se disant que c’est ça qui va les tirer vers le haut et avec eux toute la société.
- FN : l’individu est tout, et le seul salut est l’individualisme : l’autre c’est le danger, la seule protection est la haine, et il faut le combattre.
Il y a le cas des souverainistes :
- de gauche comme chevènement, il est plutôt proche du PS en terme idéologique avec une nuance sur l’idée de la nation
- de droite comme Le Joli de Villier (plutôt proche du FN en ce moment) ou Dupont-Aignant (plutôt proche de l’UMP globalement)
Et les écolo :
L’écologie, à mon avis, est plutôt une idée de gauche jusqu’au jour où on se rend compte qu’elle nous concerne tous, et là elle devient aussi de droite. Je m’explique :
Tant que les problèmes écologiques paraissaient lointains, donc en fait, sans conséquence sur ma vie à MOI, individu, seuls ceux qui s’intéressaient au groupe et à son avenir, voyaient un intérêt à l’écologie, donc la gauche. Maintenant que l’on commence à voir que les bouleversements climatiques commencent à nous toucher, aujourd’hui et ici, chaque individu se sent concerné. La droite se l’approprie donc.
Et le logiciel libre dans tout ça ? et bien pour moi, c’est comme l’écologie : je pense qu’on trouve plutôt des gens de gauche (surtout au départ) dans le monde des logiciels libres (je doute que Richard Matthew Stallman (RMS), l’inventeur de la licence pour les logiciels libres soit de droite!) et que maintenant, qu’à titre individuel on y trouve un intérêt, ça devient aussi une idée de droite.
Au départ, ça fait un peu idée d’illuminé avec les notions de partage, d’échange, d’utilité pour le plus grand nombre (il me semble que RMS a été traité de gauchiste de nombreuses fois, à juste titre à mon avis d’ailleurs) Ensuite, avec le temps, et les problèmes de position dominante de certaines sociétés, les plus libéraux ont vu un intérêt au logiciel libre, ça permettrait de rétablir un équilibre dans un marché qui en a besoin (d’équilibre) pour fonctionner.
Et vous ? vous en pensez quoi ?
- on parle de troll pour un message dont le caractère est susceptible de générer des polémiques ou est excessivement provocateur, sans chercher à être constructif, ou auquel on ne veut pas répondre et que l’on tente de discréditer en le nommant ainsi.
Eh, Gwenaël, si j’applique ta grille de lecture, je trouve que Hitler et Mussolini étaient vachement de gauche, puisque tous deux mettaient l’Etat et le collectif au-dessus de tout et particulièrement de l’individu. Pour Hitler : "Un état, un peuple, un chef !" ("Ein Reich, ein Volk, ein Fürher !") et pour Mussolini : "Je (l’Etat) prends l’individu à l’Eglise au lendemain du baptême et je le lui rends pour les funérailles" (citation de mémoire). Je sais bien que tous deux venaient du socialisme, mais quand même…
Par contre, Robespierre et Saint-Just auraient plutôt été de droite, vu que tous deux plaçaient la source de la citoyenneté dans la conscience individuelle et la capacité universelle au raisonnement personnel. 😉
Faux, dans l’ordre c’est "ein volk (prononcer folk), ein reich, ein furher".
Gwen, il s’agit ici davantage d’une réflexion philosophique que politique.
On pourrait classer les partis politiques de différentes façons.
Par exemple, qu’en serait-il concernant leur adhésion aux institutions européennes ?
A l’usage, je me suis aperçu qu’en répartissant les différents partis sur un cercle en fonction de leur clivage social/libéral et leur eurosepticisme on obtenait un ensemble plutôt cohérent avec des formations aux offres équidistantes les unes des autres. Bref, à la longue, il ne s’agit rien de plus que d’un positionnement électoral. Ce que ton raisonnement semble confirmer.