Mektoub Cyrano, peut-on changer d’identité en changeant de nom ? Une pièce qui touche

Je suis allé voir cet après-midi la pièce d’Aziz Hellal « Mektoub Cyrano, peut-on changer d’identité en changeant de nom ? ». Cette pièce est montée et jouée à Nanterre, avec le soutien de l’association z’y’va et de la ville de Nanterre.

C’est l’histoire d’un jeune dénommé Karim qui souhaite changer de prénom et s’appeler « Christian » car il est amoureux de la France et souhaite lui plaire et que son prénom est un handicap à son intégration.

L’auteur essaye dans cette pièce de montrer les difficultés à se définir une identité par rapport au groupe, par rapport aux préjugés, par rapport à soi. Ceci est mélangé au thème de la discrimination et du communautarisme. Tout cela est raconté avec des références littéraires telles qu’Hugo, Rostand, etc… qui nous rappelle bien que nous sommes en France, pays des droits de l’Homme, de la révolution et des lumières.

Cette pièce m’a beaucoup touché pour plusieurs raisons.

La conviction des acteurs pour commencer. En particulier celui qui jouait Karim. Je ne sais pas s’il a déjà vécu ces difficultés, mais son jeu était poignant de réalisme et de conviction.

Les thèmes ensuite. Tous ces thèmes ont été abordés avec justesse avec souvent des pointes d’humour sans que jamais ça ne paraisse décalé. J’étais pris dans cette pièce qui était tellement réaliste car, pour une fois, sur ces sujets, tout était dit, même ce qu’on ose pas dire, tout a été abordé sans tabou, souvent d’ailleurs en se faisant l’avocat du diable comme par exemple des explications avancées sur les droits et les devoirs aussitôt contrebalancées par les difficultés sociales et discriminatoires.

J’ai été particulièrement sensible à la tirade sur la place de l’individu dans le groupe car ceci concerne tout le monde et chacun. Aussi bien les plus riche que les plus pauvres. Existons-nous sans « notre » groupe ? quelle place nous laisse la société ? Qui sommes-nous lorsque nous ne nous retrouvons plus dans notre groupe ou tout simplement quand nous voulons de la liberté ?

Toutes ces questions restent sans réponse bien-sûr puisque c’est à chacun de nous d’y répondre pour soi en fonction de la place que nous souhaitons prendre, en fonction de la place que nous laissons à la fatalité ou encore du destin que l’on souhaite se construire. Y réfléchir collectivement est aussi nécéssaire, pour savoir quelle place cette société peut laisser à l’individu, à la liberté de chacun.

Cette pièce nous invite à réfléchir sur le vivre ensemble, et sur la place de chacun.

Un grand bravo à l’auteur, aux acteurs, metteur en scène et à tous ceux qui ont fait que cette pièce ait pu exister. Beau projet, vraiment.

Gwen Écrit par :

2 Comments

  1. 9 décembre 2008

    cc khali sava moi c’est khaled la fils de ta soeur .Moi je suis entraine de voir ta piece mon chere khali el mohime sava
    bye bye khaled

  2. samralmeria
    23 avril 2009

    Je suis allée voir la pièce également qui est tout à fait exceptionnelle.
    Moi qui suis une habituée des pièces de théâtre, j’ai été impressionnée par la qualité de jeu des acteurs et par le verbe de l’oeuvre.
    Un grand bravo à Aziz Hellal et à sa troupe.
    Il ne tient qu’à nous à en parler aux lieux de culture de nos villes pour la programmation et à nos contacts pour le public afin de permettre que cette pièce prenne la place qu’elle mérite.

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